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Descriptif

L’un des thèmes très présent dans les croyances liées à la venue au monde des enfants est celui des sources ou fontaines aux enfants (Kìnderbrùnna ou Brìnnala), où ils sont cherchés soit par l’oie (die Gans), ou de manière plus commune et plus récente, la cigogne (dr Storik), animaux psychopompes, messagers de Frau Holle, la gardienne des âmes des enfants à naître. Frau Holle ou Holda, la douce et généreuse, sans doute trop « païenne » au goût des autorités ecclésiastiques, a été remplacée plus tardivement par la Vierge Marie.

La liste des communes qui ont un Kìnderbrùnna encore connu ou dont le nom est resté dans la toponymie est assez longue. Et l’histoire du lac souterrain situé sous la cathédrale de Strasbourg est bien connue depuis la fin du XIXème siècle, avec son gnome qui le sillonne sans cesse pour y puiser les enfançons à naître.

Certaines sources sont nées, suite à l’intervention miraculeuse d’un saint ou d’une sainte (la source au pied du Mont Sainte Odile, par exemple), ou ont été christianisées après avoir été considérées comme sacrées par les populations celtes, germaniques et plus tard romaines, d’avant l’introduction du christianisme, rappelant ainsi le très ancien culte rendu aux divinités des sources. La fouille archéologique du sanctuaire de source de Mackwiller en est un bel exemple.

Nos prédécesseurs l’avaient depuis longtemps compris : l’eau c’est la vie, et il s’agissait d’honorer la puissance qui se manifeste à travers elle.



Le Rhin a été considéré, à juste titre, comme une divinité par les Romains. Il exige qu’on le traite avec respect. Dans l’imaginaire contemporain il est habité par une ondine, comme nos rivières et nos lacs, et on peut y trouver, si on est chanceux, de l’or.

Et ces ondines apportent bonheur ou malheur en fonction de leur humeur ou du comportement des humains envers elles. A Sélestat, sur la façade d’une maison située tout près de l’Ill, quai des pêcheurs, le promeneur peut admirer une pierre sculptée montrant trois ondines à queue de poisson, dont l’apparence est fortement inspirée par celle des sirènes, et qui protègent les bateliers qui sillonnent l’Ill et plus tard le Rhin. Et ce pour transporter des marchandises, surtout des tonneaux de vin, la grande richesse de l’Alsace pendant des siècles. (Elle l’est toujours !). Ce qui nous rappelle la proximité dans le même quartier de l’ancien port de Sélestat, dont partaient de nombreux bateaux lourdement chargés. Deux d’entre elles caressent de leurs mains un chêne, l’autre protège les tonneaux déjà chargés. Avec cette bienveillance des ondines de l’Ill, les bateliers de Sélestat/ Schlettstàdt devaient sûrement arriver à bon port et revenir sains et saufs de leurs voyages sur les voies fluviales de l’Europe.



Méfions nous du « Hokamànn », l’homme au crochet, qui hante nos rivières et nos lacs et n’attend qu’une chose : pouvoir attirer un enfant dans les profondeurs de l’eau afin d’y garder son âme.

Les étangs et lacs présents dans la plaine, mais surtout dans la montagne vosgienne, ont leurs habitants fantastiques : truite, carpe, grenouille géantes, voire dragon pour le lac du Ballon. Et les chasseurs de trésor n’en peuvent plus d’attendre de s’emparer du chariot d’or qui git au fond de certains lacs des Hautes Vosges, ce qu’ils font à leurs risques et périls. Ils sont également la demeure des esprits des eaux, ondins, ondines, naïades qui se présentent dans certaines conditions aux humains du voisinage.



Enfin, il y le thème des fées, qui aiment la proximité de l’eau, car certaines d’entre elles privilégient le fait de se montrer auprès d’une fontaine ou d’une source. Elles y peignent comme les ondines leurs longs cheveux, ils sont ondoyants comme l’eau qui s’écoule, ce qui ne manque pas de susciter l’intérêt et surtout le désir des hommes, car les fées sont presque toujours d’une grande beauté. Comme Laurence Harf-Lancner l’a magistralement étudié dans son ouvrage de référence : « Le monde des fée dans l’Occident médiéval », les représentations des fées véhiculées par les récits de type « légende » se mettent vraiment en place à partir du XIIème siècle par la rencontre entre les « dames de la forêt «, les Parques ou Moires fileuses de destin de l’antiquité gréco-romaine au nombre de trois, les Nornes dans le monde germanique qui exercent le même rôle et les belles dames de la matière de Bretagne ( Morgane, Viviane) présentes dans les romans chantant l’épopée du roi Arthur, des chevaliers de la Table Ronde, de leurs aventures héroïques et de leurs fréquentations des êtres de l’autre monde. Les êtres liés au peuple des fées sont de couleur dominante blanche.

Objectifs

Nombreuses sont les croyances en Alsace, comme un peu partout dans le monde, associées à l'élément aquatique, à ses dangers comme à ses trésors et aux êtres qui l'habitent.

Pré-requis

Aucun.

Inscription vivement conseillée avant la conférence, places limitées.

Gratuit pour les adhérents sur présentation de la carte d'adhésion.

Planning des séances

Jour
Date
Horaire
Durée
Lieu
Vendredi
13-12-2019
15:00
02:00
Cour des Chaînes, 15, rue des Franciscains - 68100 Mulhouse

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